Détail du volume des comptes de l’oeuvre du Sauvetage de l’Enfance de 1921 utilisé pendant l’Occupation par l’Entraide Temporaire pour y camoufler ses activités clandestines. On y découvre le nom de Charles Roth. Chaque entrée suivait des codes bien précis : les dates étaient décalées de 20 ans – la date de naissance de Charles y est donc 1914 – Dax désignait l’Entraide Temporaire, Biarritz signifiait Drancy et Bayonne en déportation.Charles Roth a été admis à l’hôpital Rothschild le 30 septembre 1942 et remis à l’UGIF le 10 février 1943Les parents de Charles, Leopold et Bianca/Blanca ont été déportés par le convoi 39 parti le 30 septembre 1942Le premier cahier de mutations de Drancy dont on dispose ne concerne que les jours impairs du 15 septembre au 15 décembre 42. Une théorie est que les Roth sont arrivés à Drancy le 29 septembre parmi les 15, non immatriculés, venus de Champagnole. Ce que pourrait supporter la mention « confié par l’AP du Doubs » dans le volume de l’Entraide Temporaire. Le cas échéant, on peut penser que la famille a été arrêtée alors qu’elle tentait de passer la frontière suisse. Autre thèse possible : la famille est arrivée à Drancy de Châlon-sur-Saône, parmi les 17 non immatriculés, le 28 septembre 1942 :
Le 3 mai 1943, Hélène écrit à Odile Neuburger :
« Je suis allée deux fois à Aubergenville, – la première fois, Jeudi, j’ai emmenéCharles ; et pour cela, il a passé deux nuits à la maison – il est transformé depuisson séjour à la campagne chez une dame qui l’élève comme Miss CHILD nousélevait – il est probable qu’il avait un bon fonds (il est enfant unique, et sesparents semblent l’avoir élevé avec beaucoup de soin) – il sait tout faire, tricoter,mettre la table, et jouer aux échecs (à neuf ans). Il est très musicien (c’est son sang viennois). J’avais aussi emmené deux autres petits garçons, les ainés d’un collaborateur de Papa ; et ils se sont tous les trois fort bien entendus. Ils ont visité jusqu’au grenier, et sorti tout ce qui restait de vieux jouets. »
Cette photo pourrait avoir été prise le jeudi 29 avril 1943 à Aubergenville. Dans ce cas, Charles serait le jeune garçon debout à gauche sur la photo – les deux autres enfants portent le même chandail, les mêmes chaussettes ce qui semble indiquer qu’ils sont frères. Par ailleurs, il ont les cheveux relativement longs comparé au garçon à gauche dont les cheveux sont rasés comme cela était de coutume dans les centres de l’UGIF.
