enfants de l’ugif
BERNARD
Le 5 septembre 1942, Hélène écrit :
« Le petit Bernard m’a raconté son histoire, en bégayant avec sa voix enfantine. Sa mère et sa soeur ont été déportées, et il m’a sorti cette phrase qui semblait si vieille dans sa bouche de bébé : «Je suis sûr qu’elles ne reviendront pas vivantes.» Il a l’air d’un ange. »
Nous n’avons pas encore pu établir s’il s’agissait de :
- Bernard Pejsachowiecz né le 21 septembre 1935 à Paris (10è), demeurant au 2 voie Verte (14è). Son père était prisonnier de guerre. Il est entré à l’orphelinat de Neuilly le 30 juillet 1942 et en a été sorti le 20 septembre 1942 par Dr Vilenski demeurant au 5 rue de Phalsbourg (17ème). Son patronyme a probablement été changé après la guerre pour devenir Bernard Marius Pessac (1935-2015).

Source : YIVO Institute for Jewish Research
Toutefois, nous n’avons trouvé aucune information sur sa mère et s’il avait une soeur.
- Bernard Tattenbaum (1939-1944), fils de Jankiel (1905-1942) et Sura née Ryndhorn (1903-1942), demeurant au 35, rue des Couronnes, Paris (20è). D’après le recensement de 1936, la famille comptait deux fils aînés. Le père est déporté par le convoi 2 du 10 juillet 1942. La mère a été arrêtée le 16 juillet 1942 et déportée par le convoi 14. Le petit Bernard est confié à l’UGIF. Il fera partie des enfants raflés sur les ordres d’Aloïs Brunner et déportés par le convoi 77 le 31 juillet 1944.
*l’orthographe du nom de famille varie : Tajtelbom, Tetelbaum
Toutefois, aucune trace d’une soeur n’a été retrouvée.

Source : YIVO Institute for Jewish Research

- Bernard Goldman né le 16 juin 1936 à Paris (14è) entré à l’orphelinat de Neuilly le 29 juillet 1943.
SIMON
Le 28 septembre 1942, Hélène écrit :
« Simon est venu goûter. Nous avons joué ensemble. »
Le 29 octobre 1942, Hélène écrit :
« Je suis rentrée ici, où j’ai joué avec Simon à un puzzle. »
Le 27 novembre 1942, Hélène écrit :
« Simon à déjeuner. Il est resté jusqu’à cinq heures et demie ; quand je suis rentrée de chez Mme Jourdan, il était encore là. »
Le 3 mai 1943, Hélène écrit à Odile Neuburger :
« Je suis allée deux fois à Aubergenville, – la première fois, Jeudi, j’ai emmené Charles ; et pour cela, il a passé deux nuits à la maison – il est transformé depuis son séjour à la campagne chez une dame qui l’élève comme Miss CHILD nous élevait – il est probable qu’il avait un bon fonds (il est enfant unique, et ses parents semblent l’avoir élevé avec beaucoup de soin) – il sait tout faire, tricoter, mettre la table, et jouer aux échecs (à neuf ans). (…) J’y suis retournée Samedi avec Simon, mon autre petit ami, qui est adorable. Mais il pleuvait à torrents. Nous avons cueilli des genets sous la pluie, mais nous ne sommes restés dehors qu’une heure. »
Le 15 octobre 1943, Hélène écrit :
« Leçon d’anglais à Simon. »
Le 30 octobre 1943, Hélène écrit :
« Et puis il y a un trou, après, j’étais assise sur mon lit, et autour de la table à jeu dressée au milieu de la chambre (comme pour la leçon de Simon hier), étaient assis mes invités (pourquoi avais-je des invités ? comme le jour où il est venu ici pour la dernière fois, et qui m’a donné l’impression que j’essayais désespérément de retenir les minutes). »
Le 7 novembre 1943, Hélène écrit :
« Charles et Simon. »
Nous n’avons pas encore pu établir s’il s’agissait de :
- Simon Goldfarb, 1934-2018, fils de Chuma (1900-1939) et Mina née Berg (1903-1942), demeurant au 19, rue Jules Siegfried, Belfort. Il a 6 frères et sœurs : Sarah Léa, née en 1927, Benjamin Mayer, né en 1928, Joseph, né en 1930, Samuel, né en 1933, Simon né en 1934, Berthe, née en 1936 et Louise Elizabeth, née en 1938. Le père meurt dans un accident de la route. L’aîné des enfants est placé à Bergerac dès 1941. La mère est arrêtée le 12 juillet 1942, transférée à Pithiviers avant d’être déportée par le convoi 6 du 16 juillet 1942. Simon et les cinq enfants restants sont confiés à l’UGIF. Tous les enfants ont survécu.
- Simon Dembicer, né le 7 juillet 1936 à Metz. Fils de Rose née Brunwasser le 18 mars 1909 à Bogdan (Tchécoslovaquie) et d’ Israel Dembicer né le 22 mars 1903 à Fryšták (République tchèque). Les époux se marient à Metz en 1932. Le couple a trois enfants, Cécile, née le 2 juillet 1933, Simon et Jacques, né le 29 décembre 1942. Pendant la guerre, la famille habite à Saint-Michel-de-Rivière (Dordogne). C’est là que tous les cinq sont raflés puis déportés : Israel par le convoi n°40 parti de Drancy le 4 novembre 1942, Rose et Jacques par le convoi n°57, Cécile et Simon raflés à Louveciennes, par le convoi n°77. Aucun d’eux n’est revenu.

Source : Mémorial de la Shoah, Paris

