BERNSTEIN, BERNARD (1939-1944) et SIMON (1936-1944)
Le matin du 9 octobre 1942, très tôt, toute la famille de Régina fut arrêtée. 143 personnes des Deux-Sèvres dont la famille Berstein furent raflées à partir de juillet 1942. Toutes s’étaient fait recenser à la demande de l’occupant à partir du 27 septembre 1940, afin de pouvoir bénéficier de bons d’alimentation. Une stèle fut inaugurée en février 2012 pour rendre hommage à tous les Juifs déportés des Deux-Sèvres dans le quartier de la gare de Niort, à l’angle de la rue des Trois-Coigneaux.La rafle guidée par le Kommandeur Haroldnécessita alors l’aide de la police et de la gendarmerie françaises, ainsi que la lecture des registres de la préfecture. Le préfet régional de Poitiers, Louis Bourgain, était ainsi prévenu de l’opération s’inscrivant dans le cadre de la « solution finale ». Les rafles d’octobre ne touchèrent pas seulement les Deux-Sèvres mais tout le Poitou. Elles ciblaient les Juifs étrangers et apatrides (comme les Tchécoslovaques). Régina, ses parents, ses frères et sœurs furent amenés au camp de transit de Poitiers. Il se situait au 147 sur la route nationale de Limoges à Poitiers. On attribuait jadis à ce baraquement le nom de « camp de la route de Limoges ». Les conditions de vie y étaient horribles entre manque de place, de nourriture et propagation de maladies.
Les trois plus jeunes enfants, Simon, Régina et Bernath furent relâchés en leur qualité de « Français » grâce aux actions du rabbin Élie Bloch. Ce rabbin, responsable de l’UGIF à Poitiers, n’avait pas officiellement accès au camp. Cependant grâce à Marcelle Valensi qui travaillait dans le camp sous la couverture de la Croix Rouge, un accès clandestin lui était toutefois garanti. Mme Valensi travaillait réellement pour l’association « le comité Amelot » qui agissait aussi bien légalement que clandestinement (notamment pour le sauvetage des enfants). Cet accès se caractérisait sous forme de liaisons (acheminement de lettres et colis) avec les internés par l’intermédiaire de Mme Valensi mais aussi du père Fleury, aumônier catholique, chargé de faire la messe aux camps de Tsiganes et qui passait clandestinement dans la partie réservée aux Juifs. La place du rabbin au sein de l’UGIF lui permettait de négocier avec les autorités. Sa notoriété auprès des Juifs dans la région ne faisait que s’accroître, ce qui n’était pas étonnant pour un homme au cœur si grand.
Les trois enfants Régina, Simon et Bernath furent ainsi libérés comme 195 autres. 88 furent placés dans les centres de l’UGIF et 53 d’entre eux furent raflés en 1944.
Extrait du profil de Régine Bernstein, sœur de Bernard et Simon, sur le site Convoi 77
